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mercredi 17 décembre 2008


« 21 mars 1927. Minuit et demi. Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? L'angoisse lui tordait l'estomac ; il connaissait sa propre fermeté, mais n'était capable en cet instant que d'y songer avec hébétude, fasciné par ce tas de mousseline blanche qui tombait du plafond sur un corps moins visible qu'une ombre, et d'où sortait seulement ce pied à demi incliné par le sommeil, vivant quand même - de la chair d'homme. La seule lumière venait du building voisin : un grand rectangle d'électricité pâle, coupé par les barreaux de la fenêtre dont l'un rayait le lit juste au-dessous du pied comme pour en accentuer le volume et la vie. Quatre ou cinq klaxons grincèrent à la fois. Découvert ? Combattre, combattre des ennemis qui se défendent, des ennemis éveillés ! »


Ainsi commence La Condition humaine roman d’André Malraux (1901-1976)...


Après son meurtre, Tchen vient se confier à Gisors : il se sent séparé du monde des hommes et avoue sa fascination pour « le sang ». Gisors est partagé entre la compréhension inquiète de ses « deux fils » et la fuite dans l’opium qui lui permet de se réconcilier avec lui même....

vendredi 12 décembre 2008